C’était exactement ce dont j’avais besoin en cette journée de fatigue, d’apathie et d’ennui.
Mon intérieur réclamait une chanson chargée de chaleur poétique et de désir de vivre. Pour résumer, je voulais ressentir un sens plus profond avec ma vie et percevoir son pouls intense.
Autour de moi je voyais principalement une vie qui semblait vide, consommée et répétitive. Mon âme pleurait d’ennui.
Dans mon activité de critique d’art, je m’étais aussi lassé. Mes tournées entre les galeries et les centres culturels me décevaient de plus en plus. Il me manquait des impressions de curiosité, de joie ou de vitalité. En lieu et place de cela, je croisais des tableaux qui avaient déjà perdu de leur âme (si elles ont en eu une fois ?)
Cette introduction peut paraître longue, mais elle est nécessaire pour décrire ce que j’ai pu éprouver lorsque j’ai rencontré les mondes de tableaux de Saloua remplis de vitalité et de désir de vivre.
Pour être honnête, cela faisait des années et des jours que je ne m’étais pas retrouvé devant un art qui touchait si profondément l’intérieur de mon âme. Oui, je souhaite affirmer qu’il y a une force et une âme dans cet art, elles sont entrées droit dans mon cœur et ont trouvé leur chemin vers ce qui est le plus important en moi. Notamment vers un lieu personnel où se trouvent les moteurs de la vie et l’amour, ce qui est le plus essentiel en moi.
Je me trouvais donc là : ravi et presque heureux de pouvoir entrevoir la source d’énergie secrète et sacrée d’une artiste, de pouvoir voir ses œuvres qui puisent au plus profond d’elle-même, et qui réussissent à produire des œuvres remplies de ce qu’aime précisément chaque passionné d’art, mais qu’il trouve rarement.

Saloua est le nom de l’artiste qui a réussi à complètement m’ensorceler avec ses œuvres.
Je m’arrête notamment devant une peinture d’un format gigantesque qui crie pleinement et qui bouillonne de vitalité.
Ce que je voudrais dire est que justement une telle peinture peut facilement être comparée aux tableaux de Jackson Pollock.
Notez bien : Ce que Saloua fait et montre ne sont absolument pas des illustrations qui essaient de ressembler à de l’art, ce sont des peintures où le pinceau gambade sur toute la toile dans une danse féroce, où la liberté est totale. De tels tableaux ne peuvent être créés que par celui qui ne se laisse pas et qui ne s’est jamais laissé discipliner par les règles ou les conventions asservissantes.
Je vois aussi d’autres œuvres de Saloua qui font davantage penser à des pierres ou des poings, des blocs puissants remplis d’énergie incorporée.
Mais ce qui attire dans ces œuvres, ce n’est pas leur force extérieure, mais plutôt les « graffitis » que l’on peut y deviner. J’y vois une langue secrète, un message que je suis tenté d’interpréter mais que je réussis rarement.
Saloua écrit ses messages à moi – le spectateur – dans des caractères et des signes tortueux ; et nous qui sommes les destinataires de ses signes, nous nous retrouvons déconcertés ou enchantés, ou nous voyons notre propre désir dans le tableau.
Pour finir je souhaite affirmer que l’art de Saloua peut être interprété comme les pétroglyphes des époques révolues.
Ce sont les messages de Saloua à moi et à tous ceux qui ont le bonheur de rencontrer ses lettres d’amour.
Merci Saloua !
Stig Åke Stålnacke Art Critic – member AICA (International Art Critic Association