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Œuvre de Saloua Sarhiri
“Ultimate Shadow” se présente comme une énigme lumineuse, un halo suspendu dans un silence pictural. L’œuvre déploie sur une toile immaculée une forme circulaire, organique, presque cosmique. Elle n’est ni fermée ni ouverte, elle pulse. Les couleurs y dansent dans un équilibre délicat, entre fluidité et effacement, entre transparence et saturation.
La structure centrale, vaste anneau vaporeux, est composée de couches diaphanes de rose, ocre doré, cyan et jaune. Ces pigments semblent déposés par un souffle, une mémoire aqueuse. Rien n’est dur, tout est fusion. Le geste est libre, presque insaisissable, mais chaque teinte semble avoir trouvé sa juste place, comme si l’œuvre s’était constituée d’elle-même dans un temps suspendu.
Ce qui frappe d’abord, c’est la légèreté. Pourtant, cette légèreté n’est pas vide : elle est habitée. L’espace intérieur du cercle – ce vide – devient une présence. Il respire. Il invite à la méditation, à la lenteur, à l’introspection. L’œuvre n’impose rien. Elle propose un espace mental, une chambre d’échos.
Derrière l’apparente douceur des couleurs se cache une réflexion plus vaste sur la dualité de l’ombre et de la lumière. Ici, l’”ombre ultime” n’est pas noire, elle est subtile, dorée, colorée. C’est une ombre intérieure, une empreinte laissée par des souvenirs, des émotions ou des fragments de l’invisible. En déconstruisant la notion classique de l’ombre, l’œuvre nous pousse à envisager que ce que nous appelons “ombre” n’est peut-être qu’un autre type de lumière – une lumière tournée vers l’intérieur.
Le traitement de la matière est essentiel. Les effets aqueux évoquent des lavis d’encre ou des matières mais leur maîtrise laisse penser à un long travail de superposition, de retrait, d’écoute du hasard. C’est une peinture qui ne se contente pas de montrer : elle respire. Les teintes s’interpénètrent sans jamais se heurter, comme si elles racontaient ensemble une histoire ancienne, universelle.
La signature dorée en bas à droite – agit comme un sceau sacré. Elle ancre cette œuvre éthérée dans une réalité plus rituelle, presque spirituelle. Elle affirme que ce qui est flou, diffus, invisible même, a tout autant de poids que ce qui est défini.